Récit La 1ère fois...! Ma 1ère R8

Pejibel

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12 (Aveyron)
Auto
  1. Buffalo PAM1 de 1972
MA PREMIERE R8


C'est déjà une vieille histoire, puisque ça doit remonter à 1969/70.

Après un permis de conduire obtenu en 1964, j'avais d'abord "piloté" une Deuche de 1958(Bé oui, c'était facile pour apprendre le talon-pointe) C'était plus le choix de mon père que le mien (je rêvais de remettre au goût du jour une Dyna Junior, mais il préférait quel que chose de plus calme),mais ça m'a permis de faire mes premières armes et de mettre cette pauvre auto dans des positions, comme disait l'autre, qui étaient pas dans le manuel : Je me souviens notamment d'un "deux roues" dans les rues de Montpellier, du temps où j'étais étudiant. Et mon père qui me disait: "Je ne comprends pas pourquoi tu casses des ressorts de 2CV..."
Vers 1967, la 2CV a bout de souffle a cédé la place à une 4L: Avec quatre gamelles, ça allait déjà mieux, et elle a été sans doute la 4L la plus rapide du pays pendant un certain temps, malgré sa boîte 3 vitesses et ses freins à tambour...
Et je bavais d'envie, évidemment, devant les copains qui avaient une R8: ça dérivait quand même mieux qu'une quatrelle.
Mais dans mon vocabulaire d'étudiant, le terme "économies" était quasiment absent.
La passion existant déjà, je passais mes vacances et mes soirées chez l'agent Renault du village qui bien qu'âgé de près de 20 ans de plus que moi, était devenu un ami.
Et un jour, fin 1969, il m'a fait une surprise.
Il descendait souvent dans l'Hérault dont il était originaire pour racheter des voitures d'occasion qu'il revendait localement pour arrondir ses fins de mois.
Et il est revenu avec une R8 passablement bidouillée puisque, certainement suite à une figure, toute la mécanique et le tableau de bord d'une R8 de 1968 s'était retrouvée dans une caisse de 1963, donc un des tous premiers modèles.
Cette caisse avait trois particularités:
- La première, elle possédait à l'arrière du pavillon ce petit rajout de tôle qui a disparu sur les modèles ultérieurs et qui serait dû à un problème de presse à l'usine d'après ce que j'avais pu lire quel que part.
- La seconde, elle possédait une calandre quatre phares (Là, déjà, j'ai les yeux qui s'écarquillent)
- Et la troisième....: le plancher était complètement pourri.
Ce qui avait permis à mon ami de la payer une misère.

Il avait une idée derrière la tête: il savait que je rêvais d'une R8. Il connaissait bien sûr aussi l'état de son acquisition, mais il savait également que quelques mois auparavant il avait changé la caisse d'une autre R8 qui était passée sur le toit.
Comme c'était d'usage à l'époque (maintenant on hurlerait, évidemment) il avait jeté l'épave dans un bois.
Comme l'autre, elle était blanche.

On avait donc:
- Une caisse saine avec un pavillon plié.
- Une caisse pourrie avec un pavillon en bon état.
Vous avez compris?
Et c'est évidemment ce qu'on a fait!

Une nuit (C'était pas glorieux) ont est allé récupérer la caisse accidentée dans le bois, on l'a ramenée au garage à côté de l'auto, on a fait des marques sur les montants de pavillon, et vive la scie à métaux.
Quelques brasures plus tard, et l'achat de deux montants de custode (qui avaient d'ailleurs la particularité d'être du premier modèle d'un côté et du deuxième de l'autre, allez savoir pourquoi) j'avais une caisse saine pour pas cher du tout!
Il ne me restait plus qu'à remonter les éléments de la n° 1 sur la n° 2...
Le prix de vente de ma 4L m'a pratiquement permis de payer les frais!

Mais l'histoire ne s'arrête pas tout à fait là:
Des montants brasés, c'est quand même pas très beau: L'auto méritait une peinture.
Malheureusement, mes dernières économies avaient disparu dans l'achat de deux gros anti-brouillard Starlux Marchal.
Par bonheur, un commercial visitait souvent le garage et tenait absolument à faire une démonstration d'une nouvelle marque de peinture.
Vous me suivez toujours? J'ai donc préparé l'auto, poncé et masqué pour le jour où je savais qu'il devait repasser, et j'ai eu une peinture neuve pour pas un radis!

Mon compte en banque était au plus bas, mais je rêvais encore: Les jantes larges, ça devenait une obsession.
Mais les Gotti ou autres Delta-Mics étaient hors de prix, et même les 13" en tôle ne rentraient pas dans mon budget qui était déjà gravement mis à mal par le coût de l'essence: Il fallait trouver une autre solution.
J'ai donc récupéré des jantes d'occasion de R16 qui avaient le même entr'axe à trois trous, puis je suis allé à la casse voir ce qu'ils avaient dans le même diamètre (14"). Le fils du casseur, que je connaissais bien, m'a fait cadeau de jantes d'Aronde dont personne ne voulait plus.
Revenu chez moi, j'ai démonté la lame de scie à bois circulaire qui servait à mon père à alimenter sa chaudière que j'ai remplacé par un disque à tronçonner, remonté la table avec un guide, et voilà que je commence à scier mes jantes de façon asymétrique. Et avec les morceaux les plus larges, mis côte à côte, on obtient une superbe jante de la largeur "qui me va bien". Mon ami mécano, sympa, s'active sur son poste à souder, un coup de peinture, et voilà encore du beau matos pour pas cher.

Un volant à trous-trous? C'est jolie, mais trop cher pour moi.
Alors je vais montrer à un jeune, serrurier, la découpe que je viens de faire dans de la ferraille (avec les trous où il faut) pour avoir le centre d'un volant tulipé de petit diamètre: Amusé, il accepte de me cintrer gratos un tube de fer pour compléter mon ?uvre. Un couvre-volant en cuir, une peinture noir satiné, et voilà le travail! (mais je vous dis pas le poids de la bête, c'était presque un volant-moteur!).
C'était comme çà, la débrouille au quotidien; mais en fin de compte j'avais une auto avec un super-look (enfin il me semblait): J'ai pourtant un regret, c'est de n'avoir conservé aucune photo de la bête.
Quelques autres jeunes commençaient sérieusement à tourner autour, ce qui m'a permis peu de temps après de la vendre à un très bon prix , et de m'offrir un kit Buffalo (C'était devenu ma nouvelle obsession) ainsi que l'épave de Gord qu'un gars du coin avait eu la bonne idée de mettre sur le toit juste quand il fallait, en cassant tout ce qui ne m'était pas nécessaire, et laissant intact tout ce qui pouvait se remonter sur le kit.
Avec l'expérience acquise lors du démontage-remontage de la R8, la construction du Buffalo n'était plus qu'un jeu d'enfant.
Mais c'est une autre histoire, qu'il faudra que je vous raconte aussi un jour, SI VOUS ETES SAGES ...

 
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