Episode 4 « 2009/à aujourd’hui » : ne changez rien pour moi !
Janvier 2009 ! Je viens de vendre une Dyane 6 de 1979 (
clin d’œil ;) à Eric14), me constituant ainsi un budget, peu ou prou 2000.00 € avec l’apport d’autres affaires vendues précédemment.
Jusque-là, acquérir une voiture ancienne passait par La Vie de l’Auto ou quelques autres magazines de la presse écrite, Rétroviseur par exemple. En 2009 arrive la révolution « Le Bon Coin » qui va mettre à mal toutes les petites annonces de la presse écrite spécialisée, quel que soit le domaine d’ailleurs.
Je découvre ce vecteur d’échanges et en parcourant les annonces de vente « R8 » apparait une voiture qui me tape dans l’œil.
Pour dire à quel point je débute sur Internet, à aucun moment je ne penserai à taper dans la barre de recherches « Renault 8 », me cantonnant à « R8 ».
Bref, c'est une R1130, moteur 956cm3 et BV 330-01, elle est de 1964, très propre, blanche, CT OK, 50 000 km d’origine, 2000.00 €.
Pile mon budget, mais il y a un inconvénient de taille
- qui plus tard se révèlera être une chance extraordinaire, mais je ne le sais pas encore… - la voiture est à Grasse, dans les Alpes-Maritimes et moi, je suis distant de 1200 km (
Hauts de France), nous sommes fin janvier 2009 et je ne sens pas l’affaire consistant à effectuer 1200 km en hiver avec une vieille voiture que je ne connais pas, question fonctionnement s’entend.
J’étudie bien le scénario d’une descente en TGV avec mon épouse jusqu’à Nice, puis retour par la route mais nous retombons dans le spectre cité ci-dessus.
Descente en 807 avec mon épouse et retour par la route, escorté par le 807 conduit par mon épouse ? Niet catégorique !
« Je ne roule pas toute seule » ! Pfff… ! On ne va pas y arriver…
Renseignements pris par mon épouse
– elle est formidable – la SNCF propose le transport de véhicules, en l’occurrence de Nice jusqu’à Paris-Bercy, terminus. Je m’en f***, nous travaillons mon épouse et moi à… Paris et y résidons également du lundi au vendredi
.
200.00 € le transport ! Ayant mis les échanges avec le vendeur en stand-by le temps de trouver une solution au rapatriement de la R8, je le recontacte pour esquisser ensemble le scénario de l’auto-train. Spontanément, celui-ci m’annonce qu’il posera une journée de congés pour emmener la voiture de Grasse jusqu’à Nice et qu’il prend à sa charge le coût du transport ferroviaire !
Quelques jours plus tard, ce monsieur d’une gentillesse extraordinaire me confiera qu’il avait acquis cette R8 pour la transformer en Gordini, mais qu’il avait abandonné l’idée devant le gouffre financier que cela représentait. J’ai compati à l’époque et encore aujourd’hui, je le comprends.
Bon ! Puka planifier le rapatriement en jonglant avec les disponibilités restreintes de la SNCF en temps normal, les vacances de février qui vont blinder les offres SNCF et le déchargement de la voiture à Bercy un jeudi pour que je puisse la récupérer le vendredi afin de la remonter dans le Nord.
Le jour j arrive, c’est un vendredi comme prévu. Un collègue amateur de voitures anciennes a tenu à m’accompagner, donc métro jusque Bercy, prise en compte de la R8
(après avoir vérifié les niveaux ! Une fois, pas deux, n’est-ce pas ?) et retour à l’appartement après avoir (re)déposé le collègue au boulot.
R8 garée en double file en plein midi dans Paris (!), chargement express des bagages habituels et Catnapping de notre chatounet : R8 chargée = vamos, direction autoroute A1 et sortie à Saint-Just en Chaussée pour enquiller la Nationale 1 jusqu’à la maison, au total 200 km qui seront effectués en un peu plus de 3 heures, d’une traite à 80 km/h, la R8 ronronne, comme Chatounet qui a la banquette AR pour lui tout seul. Coup de bol, il fait un super-soleil !
La R8 n’est pas arrivée à la maison depuis 1 heure qu’elle est déjà sur la fosse, je la passe au crible baladeuse en main : Rien ! Nada ! Walou ! Pas un seul trou de corrosion, la bonne surprise de 45 années passées sur la Riviera où il fait 330 jours de soleil par an.
La première photo est celle de la R8 telle que je l'ai acquise, sur la seconde photo prise quelques mois après l'achat, le processus de transformation a débuté..., modestement je vous l'accorde, mais c'est un début. En attendant, j'enquille les kilomètres..., un vrai plaisir !
