1969 - 2005 Alléluia !
Au crépuscule d'un soir de juin 2005, après un excès d'optimisme du « pilote », la Gord quitte la route subitement et termine son embardée très loin dans un champ de maïs.
A ce moment-là, le compte tour n'affichait pas loin de 6800, il faut rajouter à cela une 5e longue et des pneus au développement proche de l'origine.
On peut imaginer la vitesse !
Il me faut quelques secondes pour réaliser ce qui vient de se passer car je n'ai rien vu venir.
Sortir violemment à fond de 5 ne pardonne pas, je le sais !
Je m'extirpe tristement de la voiture et malgré la nuit tombante je devine rapidement avec horreur l'étendue les dégâts.
Malgré tout je m'estime très chanceux, car il n'y a pas de blessés et l'auto a dénié rester sur ses roues.
Après un rapide dépannage, je ramène la Gord dans mon garage. Et la lumière des néons confirme mes inquiétudes.
Non ! Ce n'est impossible ! Une Gord ne meurt pas aussi facilement. Pourtant il faut se rendre à l'évidence, la caisse est tordue de partout.
Avant elle ressemblait à ça :
Maintenant elle a beaucoup trop de négatif, surtout à l'avant !
Vu sous cet aspect, il est difficile de vraiment se rendre compte des dommages .... et pourtant !
Après un moment de vague à l'âme et le cerveau en ébullition total, mon moral revient petit à petit « Gordiniste j'étais, Gordiniste je suis, Gordiniste je resterai. »
Il faut tirer un trait le plus rapidement possible sur ce crash.
Pour ce faire, il n'y a qu'une solution « réparer » et le soir même je projette un changement de caisse et d'entreprendre la reconstruction de l'auto de A à Z.
1ere étape : Juin 2005
Une nouvelle coque.
Cette coque est vite trouvée, ce sera cette petite R8 verte qui traînait dans le fond de mon garage depuis pas mal d'années.
2e étape : Juillet 2005
Démontage de la Gord accidentée
Je récupère toutes les pièces spécifiques dont la calandre 4 phares qui miraculeusement est intacte.
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Le tableau de bord .... Comme dirait ma grand-mère : « mon Dieu que de fils ! »
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Après quelques jours de travail acharné il ne reste pas grand-chose de la défunte.
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Le tableau de bord .... Comme dirait ma grand-mère : « mon Dieu que de fils ! »
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Après quelques jours de travail acharné il ne reste pas grand-chose de la défunte.
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3e étape : Août 2005
A poil la zerhuit verte.
Elle va subir un petit lifting approfondi à ma façon qui lui fera le plus grand bien.
Et quelques semaines plus tard elle est presque prête pour la préparation de sa nouvelle robe.
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4e étape : Septembre 2005
Un séjour cher Monsieur le carrossier.
Dans cet atelier s'en suivent soudures des renforts spécifiques de Gord, l'ajustage des portes, des ailes, la mise en place de la calandre 4 phares ... etc.
5e étape : Novembre 2005
Préparation des pièces.
Pendant que le carrossier « carrosse », je m'occupe de toutes les pièces amovibles.
Nettoyage de tous les éléments qui constituent une R8 Gordini, contrôle, remise en état, ponçage, peinture.
Tous ces éléments piaffent maintenant d'impatience pour que je les remonte au plus vite.
6e étape : Décembre 2005
Le retour et début du remontage.
La petite verte est complètement métamorphosée, voilà la coquine avec sa nouvelle parure « bleu 418 »
C'est aussi à ce moment-là que mon appareil numérique tombe en rideau.
((((((O))))))
Un appareil "jetable" va faire l'affaire en attendant la réparation.
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Une vue sur le traitement des passages de roues.
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Et le dessous de caisse.
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Un appareil "jetable" va faire l'affaire en attendant la réparation.
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Une vue sur le traitement des passages de roues.
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Et le dessous de caisse.
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Le Remontage
Dehors il fait froid et il neige, je commence donc par monter les essuies glace et le chauffage !
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En suite c'est le tour des faisceaux électriques, le tableau de bord, quel foutoir ces câbles !
Maintenant j'attaque le train avant. Hummm remettre en place des pièces nickel chrome est un réel plaisir.
Le nouveau compartiment moteur lui aussi est prêt à recevoir le berlingue.
Avant de remonter la mécanique, c'est une petite galère qui m'attend et que je redoute : Un ciel de toit tout neuf et d'époque.
Je me rends très vite compte qu'il est difficile de tendre la toile comme il le faudrait, surtout au niveau de la lunette arrière. Les anciens avaient certainement un truc, mais lequel ?
Finalement après de nombreuses corrections, je ne m'en sors pas trop mal.
Il est temps d'installer l'arceau 6 points
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Et puis les 4 yeux. Avec ses phares la Gord a de suite plus de gueule vous ne trouvez pas ?
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Et puis les 4 yeux. Avec ses phares la Gord a de suite plus de gueule vous ne trouvez pas ?
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Motivé plus que jamais, je me débrouille pour la mise en place du pare-brise et de la lunette arrière. Avec un peu de patience et de méthode, on y arrive très bien tout seul.
Par contre remonter les baguettes dans les joints de pare-brise ? Pffffffff.
Une heure pour monter la première ! J'essaye le système avec la ficelle, ce n'est pas le pied, après avoir essayé plusieurs façons pour monter ces enjoliveurs de pare-brise, j'invente finalement ma propre méthode en utilisant une fine spatule et c'est pas mal du tout
L'habitacle reconstitué dégage de suite une atmosphère mythique et oh combien sympathique !
Voici le coffre avant terminé, les puristes auront repéré le relais Mixo, organe monté d'origine sur les 8G
Par contre le bouchon d'essence n'est pas d'origine, mais celui-ci a le grand avantage de rester étanche lors des grands appuis à gauche.
Maintenant, passons aux choses sérieuses, le remplacement de mon vieux 1296 Renault par un autre un peu plus affûté.
Cette mécanique est mon ancien moteur de course, il n'a pas tourné depuis 10 ans !
En résumé ses caractéristiques sont les suivantes :
1296 cm³, Arbre à cames Alpine 1300S, culasse grosses soupapes, équilibrage des ensembles mobiles, embrayage R5 Alpine Turbo. Environs 110 chevaux.
1296 cm³, Arbre à cames Alpine 1300S, culasse grosses soupapes, équilibrage des ensembles mobiles, embrayage R5 Alpine Turbo. Environs 110 chevaux.
En 4 heures de temps, le groupe a pris place sous la caisse, tout est raccordé et branché et je ne résiste pas à la tentation de mettre le moteur en route !
Je démonte les bougies pour faire tourner le moteur à vide, juste pour le faire tourner au démarreur et pour réamorcer la pression d'huile et amener l'essence dans les Weber.
Montage de 4 bougies « chaudes »
Je m'installe au volant .............
Émotion..!! ...............
Contact..!.....................
Coup de démarreur .................
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Diable ! En moins de 3 secondes le moteur toussote et démarre !
Je m'installe au volant .............
Émotion..!! ...............
Contact..!.....................
Coup de démarreur .................
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Diable ! En moins de 3 secondes le moteur toussote et démarre !
Quel santé ce Gord ! Après ces quelques secondes jouissives, je coupe à regret ce chant envoûtant car le circuit d'eau n'est pas encore purgé.
La suite de la restauration est moins enivrante.
Par exemple cette belle jonglerie qu'est le montage des portes sur la caisse. Ces Put.... de goupilles !
Bon, j'y arrive, j'engage en 1er la porte dans la charnière supérieure, j'y met une vis provisoire de 8mm pour la maintenir, ensuite j'introduis par le dessous de la charnière supérieur la goupille avec un marteau et un chasse.
Maintenant la porte est stabilisée par la charnière du haut, pour le bas de la porte, j'engage une tige filetée de 8mm coudée à 90° par le dessous de la charnière. Ensuite je centre les trous en jouant avec la tige filetée coudée et j'engage la goupille par le haut. Et hop !
Après le remontage des portes, la suite est de la rigolade : fixer et régler les 4 ailes, les capots, les joints ... etc.
7e étape : 15 mars 2006
1er Essai sur route.
Tient, 9 mois c'est la durée d'une gestation.
L'accouchement c'est bien passé Docteur et sans douleur, mais pas sans odeurs. Oups
Les effluences d'une Gordini au démarrage vous connaissez ? Hummmm y a bon !
Les ceintures ne sont pas encore montées mais tant pis Mr le Sinistre je vais quand même faire mon p'tit tour.
Donc cela fait depuis juin dernier que je n'ai plus roulé avec une « vraie » auto, ... Vous savez, ces rares autos qui vous font vibrer jusqu'à la moelle.
Doucement pépère, ... Il faut laisser chauffer le moteur qui n'a plus tourné depuis 10 ans, surveiller le fonctionnement des manos, le comportement de la voiture car la géométrie n'est pour l'instant qu'une ébauche faite à la ficelle.
Je roule ainsi une dizaine de kms en donnant de temps en temps quelques petits coups de freins pour tout mettre en place, nettoyer les disques et roder les plaquettes.
Je suis ravi, tout semble OK et déjà les canassons commencent à piaffer d'impatience, .... Ils veulent sortir de l'écurie !
Je craque un peu et je me paye un petit 5500 en 5e.
La sagesse me demande d'écourter cet essai, pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque de poursuivre cette balade printanière.
Petite analyse :
Les 1ere constatations sont plus que positives, il n'y a bien sûr quelques petits détails à revoir :
L'embrayage manque de garde, le levier de vitesse vibre de temps en temps et la purge des freins n'est pas parfaite.
Voici quelques photos de l'auto presque finie, il lui manque encore les joints d'ailes, la peinture des jantes, des pneus homologués route et le pare-brise feuilleté qui est en commande.
Mai 2006 - L'auto est presque terminée !
Les jantes sont des Gotti bimétal de 5,5 à l'AV et 6 à l'AR.
Pour les pneus, j'ai choisi du Yokohama (175 x 60 x 13 AV et 185 x 60 x 13 AR)
Ils ont l'avantage d'être homologué route (DOT), ces A048 sont très performants et se comportent comme des pneus de compétitions.
Au niveau de la suspension, les ressorts sont d'origine mais modifiés. À l'AV comme à l'AR et dans le but d'améliorer la tenue de route et à moindre coût, j'ai coupé des spires !
Ce n'est certainement pas le Top des solutions en matière de ressort, mais le résultat est concluant. J'ai pu tester et apprécier ce montage en course pendant de nombreuses années, avec succès et sans jamais avoir le moindre souci de dégradation.
La hauteur de caisse est réajustée par l'adjonction de cales qui durcissent en même temps toute la suspension.
Les amortisseurs sont bien sûr spécifiques, ce sont des « spécial Rallye » de cher Mecaparts.
Les triangles s'articulent sur des bagues DANGEL.
Ces bagues viennent remplacer les silentblocs d'origines qui sont souvent très fatigués et rendent la géométrie du train AV très aléatoire.
Les avantages incontestables de ce montage amènent les améliorations suivantes :
- Direction extrêmement précise.
- Freinage très stable.
- L'ajustement du carrossage irréalisable d'origine est possible grâce aux bagues inférieures réglables, ce qui permet un carrossage de -1° par roue.
Les biellettes de direction d'origine sont remplacées par des rotules rigides de type R5.
Les freins sont du type R16 à l'AV et R5 à l'AR, le frein à main est hydraulique.
Tout le reste est quasiment d'origine ........